Le traditionnel temps des sucres, cet évènement printanier rassembleur et distinctif est ancré dans la mémoire collective québécoise. Le Québec est le principal producteur mondial de sirop d’érable et les produits de l’érable font partie de notre quotidien.

Le Québec est constitué d’un très grand territoire public sur lequel multiples usagers se côtoient. Le développement de l’acériculture, en particulier au nord du fleuve Saint-Laurent, dépend des peuplements d’érablières publics. Toutefois, ceux-ci sont déjà cédés aux compagnies forestières ou le seront en raison de la migration vers le sud de la province de leur lieu de coupe à cause des changements climatiques. Les tensions pour l’obtention de la ressource s’intensifient puisque les acériculteurs sont écartés du plan de gestion 2080 de la forêt publique du Québec. L’acériculture et la foresterie ne sont pas si diamétralement opposées. Ces industries peuvent être compatibles et complémentaires grâce au développement des technologies et du savoir.

L’acériculture s’est récemment industrialisée, changeant son rapport à l’environnement, aux sciences, aux technologies et à l’infrastructure. Depuis 20 ans, des centres de recherches universitaires, publics et privés, aident au développement, au transfert technologique et à la réduction des émissions de l’industrie. L’eau d’érable, le sirop d’érable et l’acérum nécessitent des infrastructures d’inspection, de transformation, de distribution et de stockage. La mise en marché collective du sirop d’érable est basée sur la standardisation du goût afin de répondre à la demande. La vente en vrac ne permet pas à l’acériculteur de se distinguer puisque près de 40 sirops de provenances différentes sont combinés. Les acériculteurs peuvent développer toute une richesse de flaveurs et le savoir-faire de la transformation de la sève d’érable est l’élément le plus important à maîtriser. Un système de mise en marché parallèle basé sur les flaveurs de l’érable est désiré depuis longtemps par des acériculteurs, des chercheurs, des cuisiniers et des consommateurs, mais il est envisagé depuis peu.

La co-conception architecturale pourrait servir de levier afin de définir ce nouveau paradigme, accessible à la communauté, célébrant la richesse de l’érable et de son environnement. Elle favoriserait la collaboration interdisciplinaire offrant de nouvelles opportunités de recherche et développement novateurs et distinctifs dans le respect de l’environnement de l’érablière.

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